Évènement

APRES COUP Gus Van Sant : avant / après la «mort du cinéma»

Lundi 27 avril 2009 à 19h

« Après coup » propose un exercice critique de l’actualité en appui sur des événements permettant de révéler certains traits distinctifs du contemporain.

De Mala Noche en 1985, jusqu’au récent Harvey Milk, Patrice Blouin évoquera la trajectoire singulière du cinéaste Gus Van Sant, avec Stéphane Bouquet et Jean-Marc Lalanne, auteurs du livre Gus Van Sant qui vient de paraître aux éditions du Cahiers du Cinéma.
« Où va le cinéma ? » se demandait-on, cet automne, au centre Georges Pompidou. Et cette question en apparence bien anodine, marquait un glissement de terrain. Depuis des années en effet, il semblait que le cinéma ne pouvait être abordée que du point de vue de sa fin. En marge de l’idée (historique) de « maniérisme », et en place du concept (artistique) de « postmoderne », c’est la notion vague de  « mort du cinéma », avancée par Serge Daney dès le début des années 80, qui semblait devoir guider le cours du septième art.

Se poser, à nouveaux frais, la question de l’avenir du cinéma, indique ainsi un changement crucial de paradigme : non pas seulement la clôture d’un certain rapport au passé mais aussi, et plus profondément, l’abandon d’une prétention. En effet, plus encore qu’une simple découpe temporelle, la « mort du cinéma » a longtemps prévalu comme signe distinctif, comme blason aristocratique, pour marquer une position de surplomb du cinéma sur toutes les autres formes de productions audiovisuelles. Parler, aujourd’hui, du futur du septième art  présuppose, à l’inverse, de l’inscrire comme une instance parmi d’autres dans le régime général des images : elle nécessite d’abroger, ou de remettre en débat, un statut d’exception.
Parmi tous les cinéastes qui ont traversé ces années d’isolement funèbre, Gus Van Sant est l’un des rares qui paraît, actuellement, en mesure d’effectuer sans effort cette transition. Sans doute parce qu’il a entretenu, depuis le début de sa carrière, un rapport étonnamment pacifié à la fois à l’histoire du septième art et aux formes annexes de production audiovisuelle.
 

BIOGRAPHIES


Stéphane BOUQUET est écrivain et scénariste. Il a été rédacteur aux Cahiers du cinéma.

Jean-Marc LALANNE est rédacteur en chef des Inrockuptibles après avoir été celui des Cahiers du Cinéma. Il est le co-auteur avec Philippe Azoury de Fantômas, style moderne et de Cocteau et le cinéma, désordres

Patrice BLOUIN est professeur d’esthétique à l’ESAH. Ancien rédacteur aux Cahiers du cinéma et aux Inrockuptibles. A codirigé le hors-série d’Art Press : « Le burlesque, une aventure moderne »

Intervenants

Patrice Blouin
Stéphane Bouquet
Jean-Marc Lalanne

Date
Horaire
19h00
Lieu
Fondation Pernod Ricard
1 cours Paul Ricard
75008 Paris
Entrée libre

Prochainement

À l'auditorium 
Mercredi 22 mai 2024 à 19h

Entretiens sur l'art avec Cindy Coutant

Confiés depuis 2021 à la critique et commissaire Jill Gasparina, les « Entretiens sur l’art » qui, depuis plus de 20 ans, dessinent une formidable collection de paroles d’artistes, scruteront désormais avec attention la matérialité et les conditions d'émergence des œuvres des artistes invités.

À la librairie 
Samedi 25 mai 2024 à 17h

Lancement de Pour des écoles d’art féministes ! 

de 15h à 17h, à Bétonsalon
Lancement de l’ouvrage La Part affective (Paraguay Press) de Sophie Orlando et conversation avec Émilie Renard et Elena Lespes Muñoz.

de 17h à 18h30, à la Fondation Pernod Ricard
Lancement de Pour des écoles d’art féministes ! (2024), ouvrage collectif coédité par l’ESACM et Tombolo Presses
avec T*Félixe Kazi-Tani, Gærald Kurdian, Sophie Lapalu, Vinciane Mandrin, Michèle Martel, Sophie Orlando, Clémentine Palluy, Émilie Renard et Liv Schulman.