Carte blanche Ana Pi

RAW ON = technologie ancestrale de résistance

« J’ai l’habitude de dire que danser retarde la guerre. L’ensemble des danses afro-diasporiques est pour moi un des plus rares éléments qui protègent encore le ngunzu de la planète Terre, autrement dit : la vitalité. Parmi ces danses que j’étudie avec soin, certains mouvements sont incontournables, dont la marche et sa notion d’équilibre dynamique. Dans la Capoeira Angola, cette marche s’appelle ginga, en hommage à une reine guerrière qui pendant la durée de sa vie a mis en suspens l’atrocité du projet colonial. Pour le temps de cette soirée Paris Performance j’invite le producteur luso-angolais Dj Firmeza, avec l’intensité de sa musique post-kuduro, son flow singulier et son mixage percutant, à me rejoindre pour une séance d’entrainement, de déploiement. Place aux platines pour assurer le rythme, une relecture des danses traditionnelles sacrées et populaires, où il est toujours question de dialogue entre les pas de base et le jeu du tambour. Ensemble nous célèbrerons la puissance des points en commun, des matières brutes, des gestes ancestraux qui ne souffrent pas d’obsolescence programmée. », Ana Pi

Image : Ana Pi // libre interprétation de Jogar Capoëra ou Danse de la Guerra (1835) J. M. Rugendas