Évènement

Performance Proletarians !!! Join Us !

Jeudi 9 octobre 2014 à 18h25

Video

Vous pouvez aussi suivre les performances en direct sur www.performanceproletarians.com.

Une variété d’œuvres et d’artistes liées par leur relation au divertissement et aux mass media sera regroupée sous
une seule bannière : celle du broadcast continu d’un événement qui regroupera des performances live diffusées
simultanément, et un programme vidéo mixé en live par Benjamin Valenza et Lili Reynaud-Dewar.

L’auditorium du MAGASIN sera transformé en studio dans lequel les performances auront lieu, seront filmées et
retransmises simultanément sur une chaine internet dédiée : la chaine des Prolétaires de la performance.

En 1970, Brian de Palma réalisait « Hi! Mom » une comédie sombre et grinçante, avec Robert de Niro. « Hi! Mom » est
un genre de fable typique de l’époque de Marshall McLuhan, qui raconte les usages que De Niro fait de sa caméra et
de ses différents personnages et identités, depuis l’enregistrement du quotidien de ses voisins jusqu’à sa
participation à une performance violente du célèbre Wooster Group. Cette performance, intitulée « Be Black Baby ! »
constitue le point culminant du film. Elle propose un échange de rôles entre citoyens américains blancs et noirs,
dans laquelle les blancs, le visage noirci, se font frapper et insulter par des noirs grimés de blanc. De Niro y joue un
rôle assez différent : celui d’un policier qui intervient brutalement afin de couper court au déchainement de
violence. Dans le reste du film, la familiarisation de De Niro (un vétéran du Vietnam) avec sa caméra va de pair avec
son identification à plusieurs figures plus ou moins détestables : de l’aspirant réalisateur au flic violent, en passant
par le compagnon hyper jaloux et autoritaire (il emménage avec une des filles qu’il espionnait avec sa caméra)
jusqu’au terroriste. La scène finale, qui montre De Niro en train de donner des interviews pour la télévision locale,
en tant que témoin d’un attentat à la bombe dont il est en réalité l’auteur, résume bien l’intention du film tout
entier : tourner en dérision maximum l’influence des médias sur notre capacité innée à endosser des personnalités
e!t jouer des rôles.

En 2008, dans son livre On Surplus Value in Art (Witte de With Publishings 2008, Sternberg Press, 2010), Diedrich
Diederichsen proposait un terme : “the performance proletarians” afin de décrire une nouvelle classe (créative)
apparue avec les nouvelles conditions technologiques de circulation et de diffusion de contenus artistiques. Les
conditions de production de cette classe, nous dit Diederichsen, sont dé-régulées, dé-professionalisées. Elle ne
fonctionne plus seulement en tant que force de travail mais en tant que force de vie, déployant les produits de son
activité créative à travers un flux continu d’énergie, d’agilité, de charme, de talent. Ces produits ne se distinguent
pas par leur originalité, mais au contraire par leur identification répétitive à des motifs performatifs et
spectaculaires pré-existants, par leur reconstruction incessante d’identités déjà produites et mises en circulation.
Ces nouveaux produits culturels sont interchangeables, disponibles, tramsformistes. Ils s’adaptent volontiers aux
f!ormats dans lesquels ils apparaissent et disparaissent continuellement.

Deux points de départs qui raccordent les débuts de l’usage personnel des caméras à la généralisation de formes de
performances spécifiques encouragées par internet. « Prolétaire de la performance !!! Rejoins nous ! » veut explorer les
relations entre performance et technologie, en particulier « la technologie du divertissement ». L’idée n’est pas de
réfléchir aux problèmes de conservation et de documentation de la performance, mais au contraire, de penser à la
p!erformance en relation à sa médiation instantanée, à sa diffusion simultanée, à sa circulation immédiate.

« Prolétaire de la performance !!! Rejoins nous !!! » regroupe des artistes et des penseurs de générations différentes, qui
cherchent à brouiller les limites entre film, vidéo, performance, musique, télévision, qui incarnent et subvertissent
des personnages et des rôles déjà existants dans l’industrie du spectacle et du paysage technologique. Ces artistes
combinent différents mediums afin de dépasser et de comprendre les protocoles des médias de masse, ils intègrent
ces protocoles, ils embrassent leurs stéréotypes et leurs promesses de démocratisation. Ils élaborent une posture
c!ritique vis-à-vis de l’esthétique de masse, au moyen d’un corps énergique, disponible, engageant.

L’auditorium du MAGASIN sera transformé en studio dans lequel les performances seront filmées et retransmises
simultanément sur une chaine internet dédiée : la chaine des Prolétaires de la performance.
Des caméras seront confiées à des étudiants de l’Ecole des Beaux-arts de Bordeaux. C’est aux travers de leurs yeux et
de leurs décisions que le public percevra les diverses manifestations des artistes invités.

Les performances seront entrecoupées par un programme de vidéos diffusé et mixé, lui aussi en live, par Benjamin
V!alenza et Lili Reynaud-Dewar.

Cet événement durera 36 heures, sans interruption, du 9 octobre midi au 10 octobre minuit.
Le studio d’enregistrement sera semi-privé, accessibles seulement aux participants du projet, créant ainsi une
communauté provisoire entièrement dédiée à la production de nouveaux chapitres de l’histoire des prolétaires de la
p!erformance.

Le public, quant à lui sera assis derrière son ordinateur, seul ou avec des amis, chez lui, au bureau, au bar ou
a!illeurs encore.

Avec de nouvelles performances et des vidéos de Verena Dengler, Diedrich Diederichsen, Hadley + Maxwell,
Christian Falsnaes, Emy Chauveau, Hendrik Hegray, Guillaume Pilet, Michael Smith, Deniz Unal, Hugo Canoilas,
Mathis Collins, Axelle Stiefel, Nastasia Meyrat, Chloé Delarue, Lou Masduraud, Lauren Huret & Camille Dumond,
Lea Meier, Johanna Viprey (Blanc Alligator), Benjamin Thorel.

Et un programme vidéo de (sous réserve) Alex Bag, Christoph Schliengensief, Sarah Morris, Olivia Dunbar, Erica
Eyres, David Robbins, Gaia Vincensini et Sabrina Rotschliberger, Michelle Naismith.
C!onception technique Sacha Béraud.

LILI REYNAUD-DEWAR est née en 1975 à La Rochelle. Elle a étudié et la danse classique, le droit public et la théorie
de l’état avant de suivre l’enseignement du Master of Fine Arts de la Glasgow School of Arts. Son travail a été exposé
dans de nombreuses institutions françaises et internationales. En 2013 lui est décerné le Prix de la Fondation
Ricard. Elle enseigne actuellement à la Haute École d’Art et de Design de Genève. Elle est co-fondatrice de Petunia,
u!ne revue féministe d’art et de culture qui existe depuis 2009.

BENJAMIN VALENZA est né en 1980 à Marseille. Il vit et travaille à Lausanne. Son travail a récemment été présenté
dans des expositions personnelles au Palais de Tokyo et à la Zoo Galerie à Nantes, ainsi que dans de nombreuses
expositions collectives dans des institutions et des galeries en Europe et aux Etats-Unis. Il est membre fondateur de
l!a galerie 1m3 à Lausanne.

PARTENAIRES :
DICRéAM – CNC, Fondation d’entreprise Ricard, Pro Helvetia, Haute École d’Art et de Design (HEAD) de Genève, École des Beaux Arts de Bordeaux (EBABX), ESAD •Grenoble •Valence. 

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Horaire
18h25
Entrée libre
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