Morgane Tschiember
Aux photographies amplifiées et placardées dans Paris sur des panneaux 4 x 3 offerts par les sociétés Dauphin et Giraudy, correspondent littéralement des oeuvres de diverses dimensions, supports et techniques exposées (polaroids, photos sur bâches, sur paravent, etc…). Morgane Tschiember exposera donc ses photographies sur une soixantaine de panneaux 4 x 3 dans Paris du 2 au 14 mai 2002, sur lesquels figurera un numéro de téléphone, unique repère pour le public et invitation à la rencontre. Les réactions du public seront diffusées pendant l’exposition.
L’apparence est le principal sujet des photographies de Morgane Tschiember, qu’elle soit tour à tour objective ou feinte, originale ou contrefaite, réelle ou imaginaire, ou encore littérale ou mise en scène.
En étendant l’exposition à l’espace public, l’artiste surexpose d’une part des blasons du corps dans un espace impersonnel, moins public que publicitaire. Ces images renvoient, d’autre part, à des corps ou à leurs doublures – à tous les sens du terme -, généralement sousexposées dans des espaces, souvent moins artistiques que culturels, selon la distinction établie par Carl André : « la culture c’est ce qu’on nous fait, l’art ce qu’on fait ».
Parmi les pièces exposées, figurent les polaroïds agrandis de Morgane Tschiember qui participent de l’ordre de l’imprévisibilité. L’artiste se laisse guider par le contexte et la possible superposition des éléments qui s’offrent à elle : ainsi, la photo « voleur », née de le rencontre fortuite avec un ami et deux pneux sur une plage, est un polaroïd que l’artiste agrandit 20 fois. Ce travail formel d’agrandissement opère une transformation du contenu de l’image et le « voleur » initial devient un candide et utopiste personnage qui fuirait sa réalité en quête d’un imaginaire au quotidien.
