Exposition

Qu'est-ce qui fait courir Nicky Dollar / Collections

blanc de blanc
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Exposition du 22 décembre 2000 au 9 février 2001

Le projet d’installation QU’EST-CE QUI FAIT COURIR NICKY DOLLAR / COLLECTIONS est parti d’un petit fait divers artistique. L’installation, composée d’un ensemble d’objets et de textes, explorera avec un regard à la fois sérieux et ironique les étapes de la création ainsi que les rôles des différents acteurs du monde de l’art contemporain.

DESCRIPTION DU PROJET :

Première partie: l’histoire : documents et preuves (ensemble présentation murale)
Composants:
a. Document de 12 pages ‘POUPÉ(E)S BRISÉ(E)S – NICKY DOLLAR’S DOLLS’ : phototexte en forme de maquette de journal .
b. ‘Les victimes et les preuves’ : photos, objets.

Le texte se présente comme une suite d’articles de presse consacrés à la découverte de corps mutilés, semblant former des compositions artistiques macabres. Les images en sont parvenues à la presse et à la télévision dans des circonstances mystérieuses, qui laissent à supposer que le meurtrier a voulu faire de ces crimes un acte créatif :

La première photo, largement diffusée dans la presse écrite et télévisée, a créé un véritable choc dans un public absolument pas préparé à une mise en scène aussi macabre. Que penser de cette composition circulaire réalisée avec des fragments de corps ? La photo était floue et sous-exposée, et l’on ne pouvait affirmer avec certitude qu’il s’agissait bien des ‘poupé(e)s’, comme les avaient surnommé(e)s le monde de l’art et les habitants de S- qui les avaient côtoyé(e)s. Une série complète allait suivre : les poupé(e)s, le corps mis en pièces, photographié(e)s dans des scènes de tortures raffinées. Ces photos étaient de bien meilleure qualité. Plus troublant encore, certaines de ces photos montraient des peintures au rendu saisissant figurant chaque gisant dans différentes scènes de mise à mort. De sorte que la police n’avait aucune certitude sur la cause réelle de leur décès. Ces meurtres tenaient-ils de l’oeuvre d’art ?

Les soupçons se portent naturellement sur la collectionneuse et galeriste Nicky Dollar, malgré -ou peut-être à cause de- ses démonstrations publiques de chagrin :

(…) Nicky Dollar est une collectionneuse maniaque. Voir c’est vouloir, vouloir c’est avoir, avoir c’est exhiber, et se lasser inévitablement dès qu’une nouvelle acquisition se présente. Bien entendu, tout cela exige beaucoup d’argent. (…) Elle est persuadée que tout s’achète, les gens et les choses, et que les uns comme les autres s’offriront même de bonne grace. Il suffit de trouver le bon angle. Peu de gens connaissent cet aspect de sa personnalité, mais les ‘poupé(e)s’ y ont certainement gouté.

Les ‘poupé(e)s brisé(e)s’ sont les victimes de ces crimes, personnages de céramique ayant subi des brisures multiples. Le document présente chacun de ces personnages à la fois comme objet d’art et comme être vivant, décrit les circonstances dans lesquelles il (ou elle) est entré(e) en contact ‘de son vivant’ avec Nicky Dollar :

KENNETH doit son existence à des sentiments mal placés. Il est né du besoin de prouver quelque chose à une femme totalement incapable d’accorder un regard à un objet aussi dénué d’intérêt qu’une oeuvre d’art (qui plus est, créée en son honneur!). La dame en question s’est d’abord sentie perplexe et tout aussi vite ennuyée par son cadeau. Il lui vint simplement à l’esprit qu’elle avait dû se montrer trop attentive à ce monsieur en lui faisant son détartrage annuel l’autre jour et que son petit ami à elle (un agent immobilier) n’apprécierait pas cette marque d’attention d’un autre homme. Le créateur de Ken s’était imaginé qu’il pouvait élever l’esprit de la jeune femme et la sauver de ses habituelles préoccupations triviales avec cet objet d’inspiration néoclassique. Heureusement, il avait eu le bon sens de ne pas insister pour qu’elle conserve l’objet. Kenneth entreprit donc une modeste carrière de comédien dans un théatre régional avant d’être acheté par l’un des agents de Nicky.

Deuxième Partie: Collections
La deuxième partie de l’installation s’intitule ‘Collections’ et sera disposée dans les deux autres salles de L’Espace Paul Ricard. Elle représente une exposition à la Galerie Nicky Dollar, annoncée d’ailleurs par une publicité à la dernière page du journal ‘POUPÉ(E)S BRISÉ(E)S – NICKY DOLLAR’S DOLLS’. ‘ L’artiste y présentera différentes séries réalisées en faïence émaillée ou en peinture sur divers supports.

Dates
22 décembre 2000 - 9 février 2001
Horaires
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Nocturne mercredi jusqu’à 21h
Lundi sur rendez-vous
Entrée libre
Visites
Visites commentées gratuites
mercredi 12h, samedi 12h et 16h
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