Joëlle De La Casinière

Artiste

Née à Casablanca en 1944, pupille de l’Etat. A vécu à Madrid jusqu'en 1949, puis à Paris jusqu'en 1965. Elle vit et travaille à Bruxelles.

Devenue peintre en faisant des études supérieures de lettres, elle peint à l’huile une soixantaine de grands formats d’après photos : des portraits et des nus.

En 1970, elle vend toute sa production de tableaux pour partir en Amérique du sud, où elle participe (son et montage) à la réalisation de films-documents.

En 1972, rentrée à Bruxelles, elle fonde le Montfaucon Research Center avec Michel Bonnemaison; ensemble ils publient des livres de poésie graphique.

En 1973, elle repart en Amérique, avec Michel Bonnemaison cette fois. Elle écrit et participe (scenari) au tournage de 6 autres films, puis se fixe jusqu’en 1979 à Montréal où elle réalise B.O. et post-production des moyens-métrages rapportés du Pérou et de Colombie avec l’aide de l’Office National du Film.

En même temps, ces années-là, elle s’invente un style d’écriture dans des lettres aux siens et des carnets de voyage – un style manuscrit en éclats, en lambeaux, dont la composition mélange une diversité d’éléments juxtaposés : calligraphies, typos, graffiti, ornements, décor, dessin, collage. Cela donnera ensuite, sur la page du livre ou sur le tablotin, son écriture de poésie graphique.

Les années 80 sont celles de la télévision et de la vidéograpbie. Avec Michel Bonnemaison et Enrique Ahriman, elle étudie d’abord la rhétorique du discours télévisuel sur les chaînes américaines (Montréal) puis aborde la vidéographie d’art sur bande magnétique 2 pouces à l’I.N.A. (Paris)

Elle réalise bientôt des vidéos (tronic music poems) où l’écriture incrustée à l’image, animée en musique et chantée, tient un rôle de protagoniste. Sujets et dispositifs inspirés des genres télévisuels et de leur rhétorique.

A partir de 1989 et grâce au développement du ‘graphic computing’ avec le Macintosh d’Apple, elle s’invente un « scriptorium » électronique où animer l’écriture en musique à l’ordinateur. Elle écrit six scénarios pour l’adaptation et le traitement de célèbres manuscrits à numériser et programmer pour ce type de lecture écranique, et faute de soutien, ne parvient à réaliser que le premier de la série, « Le Roman de Fauvel ».

Jusqu’en 2000, avec Michel Bonnemaison et Jacques Lederlin, elle reconstruit une ancienne péniche flamande de 25 mètres, où vivre et naviguer sur les canaux d’Europe.

Jusqu’en 2006 elle flotte entre Pays-Bas, Belgique et France, poursuit la composition de tablotins et de livres manuscrits (poésie graphique).

Désormais, elle travaille principalement à la survie et à la transmission du fonds Montfaucon dont elle est dépositaire : les oeuvres de Sophie Podolski, Jacques Lederlin et Michel Bonnemaison sont soigneusement archivés et conservés à Bruxelles en plus du sien.

Quelques expositions personnelles toutefois, à la demande d’amis, dans des centres d’art – Berlin, Marseille, Potsdam, Heidelberg, Birmingham, Paris, Bruxelles, et réalisation de trois films d’archives auto-produits.