Thérèse Bonnelalbay

Artiste

(1931-1980)
Les œuvres de Thérèse Bonnelalbay, entre le milieu des années 1960 lorsqu’elle commence à dessiner, et la fin des années 1970, impressionnent par leur cohérence et par leur sobre transcription, à l’encre noire, de l’imaginaire le plus libre.

Née dans un milieu ouvrier, elle travaille comme infirmière dans une clinique de Marseille, lorsqu’elle se marie avec Joseph Guglielmi, instituteur et poète. Le couple est engagé au sein du Parti Communiste, et c’est au cours de ces réunions que Thérèse aurait réalisé ses premiers dessins. S’y ressentent initialement les influences des idéogrammes d’extrême-Orient, qui ont aussi aidé les poètes Henri Michaux ou Christian Dotremont à élaborer des types de graphie où dessin et écriture se mêlent et se prolongent l’un l’autre. Chez Thérèse Bonnelalbay, la versatilité de l’humeur est toutefois plus primordiale que l’adhésion à un système : ses dessins oscillent entre abstraction et figuration, faisant affleurer au sein des tracés calligraphiques des motifs végétaux, des formes animales, des visages, mais aussi des fragments de phrases illisibles.

C’est la parenté de ses dessins avec les écritures spirites qui peut avoir séduit Jean Dubuffet, qui entretient une correspondance avec Thérèse Bonnelalbay et acquiert certaines de ses œuvres, qu’il présente dans la première exposition institutionnelle de sa collection de l’Art brut, au Musée des Arts décoratifs en 1967. Cette exposition engendrera de nombreuses autres acquisitions des œuvres de Bonnelalbay dans des collections similaires d’art brut. Néanmoins, c’est surtout dans des publications de poésie que ses dessins apparaissent dans les années 1970, accompagnant des textes de Joseph Guglielmi et d’autres auteur.e.s, pour la revue Action poétique ainsi que pour les maisons d’édition Orange Export Ltd de Rachel et Emmanuel Hocquard, ou Æncrages & Co.