Jagna Ciuchta

Artiste

Née en Pologne en 1977, Jagna Ciuchta vit et travaille à Paris. Diplômée de l’Académie des Beaux-Arts de Poznań en Pologne en 2001, elle a soutenu la thèse pratique au sein du programme doctoral SACRe/ENS/PSL aux Beaux-arts de Paris, sous l’intitulé «Expositions : je dilaté, images liquides et plantes carnivores» en 2019.

Selon Maud Jacquin, « L’invitation à d’autres artistes est, chez Jagna Ciuchta, une pratique à part entière qu’elle développe depuis 2010. Sous la forme d’expositions collectives, son œuvre est un vecteur de relations affectives et esthétiques, en même temps qu’elle interroge son rapport à l’institution et au milieu dans lequel elle s’inscrit. Ses propositions mettent en scène la confusion des registres réels ou fantasmés, des espaces intérieurs et extérieurs, de soi et des autres dans une forme d’hospitalité radicale. À travers l’incorporation d’œuvres dans ses scénographies, Jagna Ciuchta disparaît derrière la figure du commissaire (elle parle de “commissariat naïf”) en jouant avec les marges de l’institution qui l’accueille. Son hospitalité chargée d’un certain érotisme conduit à une forme d’effacement de soi, de glissement continu, d’instabilité des formes. En effet, elle fait évoluer ses dispositifs, réorganisant continuellement l’accrochage des œuvres, transformant radicalement sa scénographie qui bat de son propre rythme de son ouverture à sa fermeture. D’un autre point de vue, comme en témoigne la forte présence plastique de ses scénographies, les artistes invité·e·s sont tout autant contenue·s en elle, assimilé·e·s voire digéré·e·s par sa composition. S’exprime alors la toute puissance de l’artiste, plus libre que ne peut l’être un commissaire, de faire des choix arbitraires, de recréer d’autres systèmes de valeurs, d’agir autrement, en pleine conscience des risques de cannibalisation réciproque inhérents à l’accueil ou au désir de l’autre. L’œuvre de Jagna Ciuchta se tient dans la tension entre ces deux polarités. »

 

Jagna Ciuchta a exposé récemment à Lafayette Anticipations (2020), à la Friche la Belle de Mai à Marseille, à la Galerie Edouard-Manet à Gennevilliers, à Moly Sabata, Sablons (2019), au Cneai (2017), à la Galerie, centre d’art contemporain à Noisy-le-Sec, au Frac Champagne-Ardenne, à The James Gallery, CUNY, New York, à la Villa du Parc, Annemasse, à Occidental Temporary, Villejuif (2016), ou encore dans la forêt Krčsky près de Prague (2017).